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La paraculture : l’avenir du jardinage de l’extrême

Vous avez certainement entendu parler de l’agriculture en milieu extrême, mais qu’est-ce que la paraculture exactement ? Il s’agit d’une nouvelle technique, très proches des principes de permacultures, permettant de cultiver des plantes dans des conditions difficiles telles que les déserts, les zones arctiques, voire même dans des contrées hors du système solaire pour les plus rêveurs d’entre nous. C’est également devenue une préoccupation essentielle pour répondre à la demande alimentaire croissante de la population mondiale.

Si vous avez déjà vu le film “Mars” avec Matt Damon, se retrouvant seul sur Mars en situation de survie pendant plusieurs moins, vous avez pu voir ce qu’est la paraculture ou “comment faire pousser des plans de légumes dans un milieu extrême”. Même si ceci est une fiction, c’est précisément ce type d’approche auquel répond la paraculture, permettant d’augmenter la production alimentaire, sur Terre, dans des conditions climatiques difficiles.

Cet article vous expliquera pourquoi la paraculture est, d’une façon ou d’une autre, importante, un type d’agriculture d’avenir grâces aux améliorations techniques réalisées jusque ici, ainsi que les problèmes à affronter pour améliorer ce système.

Pourquoi la paraculture est-elle nécessaire ?

La population mondiale ne cesse de croître et il devient de plus en plus difficile de nourrir tout le monde. Simultanément, le changement climatique rend l’agriculture conventionnelle plus précaire. Les sécheresses, les ouragans et les inondations sont de plus en plus fréquents et font des ravages dans l’agriculture. Par conséquent, de nouvelles techniques permettant d’accroître la production alimentaire dans des conditions climatiques difficiles sont nécessaires.

L’augmentation de la population mondiale : un défi pour la production alimentaire

Laborantine en train de chercher comment faire les cultures de demain

Il est de plus en plus difficile de nourrir la population mondiale croissante. Selon les estimations de l’ONU, la population mondiale atteindra 9,7 milliards d’habitants en 2050 et 11,2 milliards en 2100. En moins de 80 ans, cela représente une croissance de 35 %. L’augmentation de la population a un impact direct sur la consommation alimentaire, notamment en termes de quantité et de qualité. Il est donc essentiel de trouver des moyens d’améliorer la production alimentaire afin de répondre aux besoins de la population mondiale croissante.

Ceci explique pourquoi de plus un plus de spécialiste dans le monde commence à entrevoir ce type de culture pour trouver des solutions alternative pour éviter une situation catastrophique pour nourrir l’humanité.

Les changements climatiques : une menace pour l’agriculture traditionnelle

L’agriculture traditionnelle souffre du changement climatique comme nous le voyons chaque année en France et partout dans le monde. Les scientifiques ont identifié des augmentations de la température moyenne mondiale, des modifications du régime des précipitations, une élévation du niveau de la mer et des phénomènes météorologiques violents tels que des sécheresses, des tempêtes et des inondations. Ces changements ont un impact immédiat sur les rendements agricoles, la qualité des produits et la sécurité alimentaire.

Les cultures sont très sensibles aux variations de température et d’humidité. Les périodes de chaleur et de sécheresse accélèrent le développement des plantes, raccourcissent les périodes de floraison et de récolte, et augmentent le risque de stress hydrique. Les cultures et les sols peuvent être endommagés par des précipitations irrégulières et des inondations. Les maladies et les parasites des cultures sont également affectés par les événements climatiques extrêmes, ce qui accroît la demande de pesticides et d’engrais.

Par conséquent, la recherche en paraculture peut contribuer à renforcer les systèmes alimentaires face au changement climatique actuel et futur.

Comment la paraculture peut-elle contribuer à la sécurité alimentaire mondiale ?

La suffisance alimentaire de l’humanité est une préoccupation majeure. Il est essentiel de produire suffisamment d’aliments pour nourrir la population mondiale croissante tout en garantissant la qualité des produits et la gestion de l’environnement.

Cultiver des plantes dans des environnements hostiles

Il est quasiment impossible pour une plante de se développer dans des circonstances extrêmes telles que la chaleur, le froid, la sécheresse ou la faible gravité (sur l’ISS par exemple, où de nombreuses études ont déjà été publiés sur la culture de végétaux en apesanteur). Mais il existe des techniques qui permettent de passer outre ce type de conditions.

Les serres sont l’une des méthodes les plus utilisées pour cultiver des plantes dans des environnements difficiles. Ces structures permettent de réguler les conditions climatiques intérieures tout en protégeant les plantes des conditions extérieures difficiles. Les serres peuvent être équipées de systèmes de refroidissement, de chauffage, d’arrosage et de ventilation pour garantir des conditions idéales de développement des plantes.

Les plantes peuvent être cultivées dans des environnements hostiles en utilisant des techniques telles que les serres, l’hydroponie, l’aéroponie et la biotechnologie pour préserver les conditions optimales de croissance des plantes et contribuer ainsi à la sécurité alimentaire mondiale.

En outre, la paraculture utilise des technologies de croissance hydroponique et aéroponique, qui permettent de produire des plantes hors-sols. Ces systèmes utilisent des réseaux de tuyaux pour transporter l’eau et les nutriments jusqu’aux racines des plantes, ce qui permet aux plantes de prospérer dans des environnements où la qualité du sol est faible ou inadéquate.

La biotechnologie permet de modifier génétiquement les plantes pour les rendre plus résistantes aux conditions extrêmes. Les scientifiques peuvent rendre les plantes plus résistantes à la chaleur ou à la sécheresse en modifiant leur ADN.

Par exemple, les grains de blé dur qui sont plantés en France et partout en Europe ont été génétiquement modifié pour ne pousser que sur quelques dizaines de centimètres afin que les plans ne se couchent pas après un coup de vent. Bien évidemment, nous ne somme pas dans un environnement extrême, mais c’est un exemple concret qui prouve que l’Homme modifie l’ADN des graines depuis très longtemps.

Utilisation efficace des ressources en eau et en énergie

Rendre efficace l’utilisation des ressources en eau et en énergie est un combat de tous les instants pour assurer une production alimentaire à long terme. La paraculture propose des stratégies permettant d’utiliser au mieux ces ressources tout en maintenant un rendement élevé.

L’utilisation de techniques de croissance hydroponiques et aéroponiques est l’un des moyens les plus courants d’économiser l’eau. Parce qu’ils permettent de réutiliser l’eau et les nutriments, ces systèmes permettent de produire des plantes avec moins d’eau que les méthodes de croissance standard. Nous avons beaucoup en Andalousie, en Espagne, pour les cultures des agrumes et des tomates.

Une autre approche utilisée pour économiser l’énergie en paraculture consiste à utiliser des serres équipées de panneaux solaires pour fournir de l’énergie. L’énergie solaire peut être captée et utilisée pour alimenter les systèmes de refroidissement, de chauffage et d’éclairage des serres. Des capteurs de température et de lumière peuvent être utilisés pour contrôler de manière autonome les conditions climatiques à l’intérieur de la serre, ce qui permet d’économiser de l’électricité et rendre la culture rentable sur le long terme.

Les limites de la paraculture et les défis à relever

Les limites de la paraculture incluent sa dépendance à l’égard de ressources exogènes telles que l’électricité, l’eau et les nutriments, qui peuvent être coûteux et difficiles à trouver sur place. Elle peut potentiellement nuire à la biodiversité en introduisant des espèces étrangères qui peuvent pénétrer dans les environnements naturels déjà fragiles et nuire aux espèces indigènes.

L’un des défis à relever consiste à trouver des moyens de la rendre plus abordable écologiquement, par exemple en utilisant une technologie plus économe en énergie et des substrats de croissance naturels. Il est également essentiel de poursuivre les recherches sur les effets potentiels de la paraculture sur l’environnement et les écosystèmes afin de réduire les problèmes de biodiversité.

Si ces techniques de cultures offre de nombreux avantages pour la production alimentaire, il est essentiel de reconnaître ses limites et de faire face aux problèmes pour en faire une pratique économiquement et écologiquement viable. Des études supplémentaires sont nécessaires pour comprendre les éventuelles implications environnementales dans le but d’optimiser les techniques scientifiques et la recherche dans ce secteur.

Nous venons de l’aborder, la paraculture est une approche de l’agriculture très extrême, s’éloignant beaucoup des principes de cultures traditionnelles. Pourtant, cette approche permettrait de nourrir des régions isolées et accablées par le climat afin de nourrir ses populations. Mais pour cela, les techniques employés sont, elles aussi, extrêmes, allant de la culture hors-sol à la manipulation génétique.

On pourrait voir cela d’un œil sceptique, voire réfractaire. Pourtant, il est impératif de tester ce genre d’approche quand cela le nécessaire, tant pour répondre aux besoins des populations dans ces milieux spécifiques, que pour faire évoluer la science et les techniques agronomiques, afin de mieux comprendre certains processus.

Mais, il est indispensable de rester prudent et de rechercher la maitrise de ces techniques pour ne perturber la biodiversité locale adaptée à ces milieux extrêmes.

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